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Commentaire
BULLETIN DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE DE NANTES ET DU DEPARTEMENT DE LA LOIRE-INFERIEURE. TOME VINGT-DEUXIÈME. Année 1883.
Saint-Lyphard
Période celtique.
La Pierre fendue :
Ce monument se composait d'une dizaine de blocs alignés dans la direction du nord-nord-est, sud-sud-ouest.
Les pierres étaient séparées les unes des autres par une distance d'environ 15 mètres ; toutes avaient une forme différente.
Presque en tête de l'alignement se trouvait la Pierre fendue, célèbre par une légende bien connue dans le pays : Au temps où saint Lyphard habitait le bord de la Brière, un dragon monstrueux désolait la contrée ; déjà sept jeunes filles avaient été dévorées, lorsque le monstre réclama la fille du saint. Lyphard saisit alors son épée, et pour en essayer la trempe il asséna un coup sur une pierre plantée près de là et qui devint ainsi la Pierre fendue; puis dégageant la lame prise dans cette fente il court au monstre et lui tranche la tête. On voyait encore, il y a peu d'années, cette roche fendue dont l'ouverture béante était assez large pour qu'un homme pût y passer, sur la paroi nord étaient marqués les quatre doigts et le pouce du saint, qui s'étaient enfoncés dans l'effort qu'il fit pour dégager sa lame. On avait planté une croix sur ce menhir et différents caractères étaient gravés sur l'un de ses côtés.
Malheureusement, lors du partage des communes, ce mégalithe tomba au pouvoir d'un capitaine long-courrier qui s'empressa de l'abattre. Le grand chemin de Pelo au Clos-d'Orange est venu traverser l'alignement, et l'on ne voit plus actuellement qu'un des blocs placés dans l'intérieur d'un fossé et les débris de deux autres jetés près d'un four.